CHRONIQUE 57 ENTRE-EAUX-&-ILES

PAX bouchonne au mouillage devant les farés sur pilotis de l’hôtel de luxe KIA ORA, à quelques encâblures du quai d’OHUTU, à l’entrée de la passe de TIPUTA de l’atoll de RANGIROA.

CAPTAIN CAP – comme à l’accoutumée – est traversé par deux pulsions contradictoires : jouir du présent vs. préparer le futur. N.B. : il n’est fait nulle mention de ‘solder le passé’ (et pourtant !).

RANGIROA invite à jouir du présent

Passe de AVATORU

Malgré un temps gris et nuageux traversé de brusques grains de pluie battante ; malgré un vent soutenu d’est variant entre nord et sud qui fait erratiquement toupiller les voiliers au mouillage ; malgré de mauvais clapots contournant la courte pointe de TIPUTA faisant rouler les coques bord sur bord…

RANGIROA offre un large éventail de tentations pour le visiteur en mal de sensations :

·       les plongées plus que tout, la plupart des cas répétées – dans les 2 passes TIPUTA et AVATORU ou le lagon sur le récif L’AQUARIUM

·        la découverte du Lagon bleu ou de l’Ile aux récifs tout au sud de l’atoll (40 km !) par vedette d’excursion à moteur à la journée

·       les boutiques de perles & nacres aux reflets diaboliques… même si la plus achalandée au nom japonais ne propose que des perles des îles GAMBIER (les plus belles et renommées !)  … à 2 pas du Centre de formation en perliculture !

Les uniques vins produits sur un atoll dans le monde sous la marque Vin de... TAHITI !

·       les bars & restaurants branchés tels Chez Joséphine les pieds dans l’eau de la passe de TIPUTA… ou plus couleur locale pour déguster les plats polynésiens

·       le caveau de l’unique vin produit sur un atoll dans le monde sous l’étiquette VIN DE TAHITI (25 ans de travail pour des blancs coralliens… et des rhums marquisiens)

·       les multiples églises confessionnelles, de l’imposante église catholique aux 2 modernes ADVENTISTES DU 7°JOUR en passant par l’église méthodiste (?)

Eglise d'une dénomination non identifiée (ni catholique, ni adventiste)

·       … ou méditer horizontalement les pieds dans l’eau turquoise à l’ombre des cocotiers bercés par l’alizé à contempler le kaléidoscope des couleurs traversant les cumulus bourgeonensis… (même à proximité des rotations des ATR sur l’aéroport !).

Pour PAX, si chaque lieu est découverte, elle est une ETAPE entre îles séparées par les eaux bleues d’un périple dévoilé par l’IMAGINATION.

CAPTAIN CAP porte cette tension entre île du jour / archipels des lendemains ; havre du jour / traversées aux long cours : météo au jour le jour / saisons à venir

Rien de moins libre qu’un périple autour du globe ; rien de plus ouvert à toutes les tentations séductrices ; comment affronter cette injonction paradoxale ?

Cette tension est-elle le fruit d’une idiosyncrasie personnelle ; ou le moteur d’une aventure incertaine par essence ?

Passe de TIPUTA au lieu dit "des dauphins" jouant avec le mascaret

CAPTAIN CAP – sans nier l’hypothèse intime – opte pour le paradigme situationnel : la précarité marine au long cours génère la tension existentielle.

CAPTAIN CAP vit entièrement au présent pour affronter les nécessités immédiates sous contraintes multiples imprévues ‘normales’ dans l’ordre maritime…

En même temps, CAPTAIN CAP tente d’imaginer les lointaines escales en pays inconnus et les sillages plus ou moins distants et risqués qui les lient …

Le tout à 4 mois sans nulle trêve du type « ouf, c’est bon, je rentre à la maison, tout est plié ! » (promesse-clé du tourisme de masse, incertitude-zéro arrivée / départ !).

PAX pourrait dès lors se vivre comme une espérance contre-intuitive – comment espérer la PAIX dans l’incertitude ? – incitant au Carpe diem radical :

« cultivons notre jardin terrestre sans en dépasser les haies,

et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes voisins ! »

Un des chenaux par lesquels le lagon s'emplit et se vide

L’errance marine se construit sur la dynamique contraire : seule la paix de l’âme ouvre aux découvertes dont l’âme se nourrit.

L’ascèse spirituelle de la PAIX intérieure permet d’affronter en s’en enrichissant les incertitudes - relatives et radicales, anticipées et inédites, immédiates et lointaines -, propres à un périple au long cours.

Certains portent NATURELLEMENT cette PAIX envers soi et le monde, fût-il absolument incertain : va tutto bene, todo està bien, everything is fine, està tudo bem, alts iz gut… ou nitchevo !

 D’autres luttent milles par milles, îles par îles, traversées par traversées, pour en ressentir les fugaces frissons de joie…

Inlassable quête du CAPTAIN CAP gyrovague ENTRE-EAUX-&-ILES ?

Plage de corail au bord du platier


Commentaires

  1. C’est toujours un plaisir de voyager à travers tes récits, merci !

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