CHRONIQUE 11

VHYHI VILA VILEIRA EN ALERTE

Le Virus d’Hystérie Historique (VHYHI) (quasi disparu) m’a encore frappé lors de ma visite de VILA BALEIRA, unique village de l’Ile de PORTO SANTO (Archipel de Madère).

Christophe Colomb enorgueillit VILA BALEIRA d’avoir vécu en ces lieux durant une dizaine d’années qui lui ont permis de s’approprier les secrets du Système portugais (v. Chronique Tonton Cristobal).

Un ‘Musée’ flambant neuf manifeste par son intitulé - CASA COLOMBO Museu do Porto Santo e dos Describrimentros portugueses A ODISSEIA DOS MARES - toute l’ambiguïté de la tension entre un ‘bon’ Docteur Cristao (portugais) et un ‘méchant’ Senor Cristobal (espagnol) effaçant par sa ‘trahison’ au profit de l’Espagne la primauté du Portugal dans les Grandes découvertes.

Je parcours cet espace muséal - au dérisoire coût de 2€ ! –, unique visiteur de salle en salle, un samedi 14 septembre ensoleillé, alors que les terrasses à touristes sont pleines et que les estivants dénudés prennent leur bain de soleil sur l’immense plage de sable blanc faisant la réputation de l’île.

Seules quelques ‘gardiennes’ de Musée - braves dames arrondissant leur fin de mois avec ce ‘p’titboulot’ local – s’efforcent de toutes leurs forces de rester éveillées, épuisées de de garder quelques salles … où il n’y a rien à garder puisque nul ne les visite (que de nouvelles à écrire sur les gardiens/nes de Musée…).

Et pourtant, quels trésors … et quelle Grande Pitié qu’un musée historique Aussi modeste soit-il, plus encore lorsqu’il a mobilisé tant de Pieux & Vieux Savants Historiens triés sur le volet après des vies d’érudition en quête des continents engloutis par Chronos.

Comment rendre compte des sens historiques des précieux objets savamment rassemblées… alors que l’Histoire comme espace de sens n’a plus aucun sens pour le vulgum pecus ?

Cette mission impossible, les concepteurs du Musée ne parviennent plus à la résoudre.

Leurs passionnantes explications didactiques nécessitent pour les canaris pavloviens que l’addiction béate au BigBrother WWW ont fait de nous, une attention supérieure à 7 secondes… (je laisse de côté la nécessité de savoir LIRE plus de 5 mots et une ligne).

Autrement dit – sauf à être cruellement affecté par des poussées chroniques et aigues de VHYHI – l’équation muséale historique est insolvable : pour lire les textes qui donnent du sens aux objets, il faut y chercher au préalable un sens historique … qui s’est de fait dissous dans l’Opium de la Grande Euphorie Post-historique !

Dévoré de l’intérieur par le VHYHI, j’entre en transe historique affolé par tous les espaces de sens qui s’ouvrent à moi de salle en salle, de textes en textes, d’objets en objets ; la Confirmationn d’espaces/temps déjà connus toujours en quête de consolidation ; l’ouverture à de nouveaux espaces/temps cachés ; sans compter ce qui y est qui ne devrait pas y être et ce qui n’y est pas et pourrait y être

Le tout faisant émerger de Nouveaux Continents PASSE / PRESENT / FUTUR… (j’en pleure de joie !) (ci-dessous, les voyages de CC avec en bas, son 4° et dernier voyage, qui correspond à la route que je prévois pour PAX).

Prenons l’exemple de ce magnifique objet africain… Afrique découverte - du point de vue européen- par les Portugais de bout en bout. A travers lui, que de significations possibles, intrinsèques (l’objet) et extrinsèques (sa découverte jusqu’à nous) !

Ou ces sublimes vaisselles de porcelaine chinoise, Chine atteinte en premier (toujours du point de vue européen) par les Portugais. Imaginons les vaisseaux chargés de porcelaines chinoises prenant le risque d’un aller-retour de plusieurs mois par le Cap des Tempêtes, le détroit de Malacca et j’en passe pour des soupières ou des services à thé… jusqu’à susciter la création des ‘Manufactures’ européennes (Sèvres, Limoges, Delft…) 

J’arrête là mes énumérations infinies, en priant chacun de bien vouloir pardonner mes poussées aigues de VHYHI incontrôlées

Je retrouve dans les espaces publics de VILA BALEIRA la même volonté portugaise de réappropriation des Grandes découvertes de manière encore plus explicite à travers la place dédiée à l’INFANTE DON HENRIQUE (HENRI LE NAVIGATEUR) face à la mer. 

Et à quelques mètres plus en contrebas, je trouve ces monuments sculptés dans la pierre noire volcanique de l’ile rendant leur contenu - en termes écrit et graphique - difficile à déchiffrer… malgré la puissance de leurs symboles (qu’il ne m’est pas possible de détailler pour ne pas lasser le patient lecteur !

Une dame m’interpelle en portugais me demandant de manière irritée ce que signifie le texte poétique gravé en portugais sur le monument… comme si sa propre langue lui était devenue incompréhensible… Comme – je crois pouvoir le dire – personne ne semble le moins du monde remarquer ces symboles ‘publics’ mis en évidence sous les yeux de tous.

Je ressors brisé de ma crise de VHYHI aigue…

Mon mauvais ange (ou mon bon démon ?) me pousse à l’apostrophe vengeresse :

« rasez, effacez, détruisez toutes traces des passés, interdisez même les mots‘PASSE’ / HISTOIRE / MEMOIRE… personne n’y prendra garde, ce sera une no-news laissant place aux uniques espaces de présent éternel que sont les Spots de Funs Aseptisés Compulsifs de Masse ! ».

Le Ciel m’a presque exaucé sans que je le l’invoque à travers cette photo prise devant les posters laissés par les voiliers de passage sur la jetée de PORTO SANTO, avant de regagner triste et solitaire le bord de ma nef bringuebalant sur son ancre depuis 3 jours. 


L’histoire de cette trace n’est-il pas un signe du destin ?

Avant de m’en retourner, je m’autorise à inviter une innocente Eve à bien vouloir me shooter devant le mur en prenant la pose… sans jeter un regard sur les dessins derrière moi.

Me rendant mon portable après 3 shots (mal pris), elle me demande candidement si j’ai fait exprès de poser devant ce poster ?

Ne saisissant pas le sens de sa question - et sans me retourner pour regarder le mur -, je bafouille en lui disant que je me trouvais simplement devant l’accès au ponton.

C’est seulement le soir, une fois à bord, au moment de parcourir mes photos que je me suis découvert des ailes bleues d’ange exterminateur…

Me voilà par le mystère des synchronicités invisibles, Saint Michel terrassant le Dragon de la Tentation Démoniaque d’un Eternel Présent Ahistorique !

Terrible VHYHI...


 

 

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