CHRONIQUE 13
MADERE AU DESSUS DE TOUT SOUPCON ?
Qui dit Madère entend ‘Vihno da Madeira’… ou
simplement ‘Madère’.
Comment juger objectivement selon mes préjugés le ci-devant Vin
de Madère ?
Pour commencer, je dois reconnaître mes difficultés pour
trouver des données chiffrées permettant d’apprécier la surface du
vignoble et le volume de sa production.
Ainsi, je suis tombé sur un volume de production de 13
millions d’hectolitres … soit plus que les 12 millions d’hectolitres issus
des 260.000 hectares de vigne du Languedoc-Roussillon … sur une île longue de
57km et large de 22 km dont l’essentiel est montagneux (Pic Ruivo de Santana,
1.861m)…
Puis d’autres données m’ont semblées plus réalistes – bien
que peut-être sous-évaluées - telles qu’une superficie de 500 ha
partagées entre 7 producteurs, produisant selon mes données, 30.000
hectolitres avec un rendement de 60 hectolitres par hectare, au prix moyen
de 600€/hectolitre (autant dire très rentable !).
Mais sans doute s’agit-il là des « prix à la production » et non à « à la distribution » qui dépassent allègrement les 6€/litre en intégrant la marge des distributeurs et les taxes !
Quant à découvrir ces 500 ha vignes, je reconnais que je suis
resté sur ma faim… on en trouve des parcelles presque partout, souvent mélangées
à d’autres cultures tropicales (bananier) - surtout sur la côté nord –,
cultivées sous forme de treille sur des terrasses étroites accrochées
à flancs de falaises escarpées… en particulier dans une vallée que je n’ai
pas eu la chance de trouver.
Bref, rien de comparable en termes de parcellaires, de
plantations et de conduites culturales à mes références personnelles…. la
communication madérienne mettant plus que de raison en valeur des photos de ceps
cultivés ‘à la main’ suspendus au-dessus des flots tumultueux de Océan
Atlantique… supposons !
Peu importe dirons certains, l’essentiel est le goût unique
de ce breuvage universellement reconnu : ainsi les Insurgés
ayant décidé de rompre avec leur mère-patrie anglaise pour des raisons fiscales
auraient fêté l’Indépendance américaine en buvant du Madère… (n’en
ressentons-nous pas encore les effets sur la Manifest Destiny Yankee ?).
Ceci pour estimer que selon ma terminologie
objectivo-critique, le MADERE correspond à ce que je dénomme une « boisson
de british » ; autrement dit des produits standardisés industriellement
permettant de produire de grands volumes, le tout maîtrisés par quelques firmes
oligopolistiques s’appropriant la marque d’un territoire pour parfaitement le marketer
au niveau mondial.
La source british ne fait pas l’ombre d’un doute selon la légende (commune à
d’autres boissons fortes) : les marins de ses HIS/HER MAJESTY SHIPS
(HMS), s’avitaillant à Madère sur la route des Caraïbes, auraient ajouté de
l’alcool dans leurs barriques de vin afin de l’empêcher de virer vinaigre trop
vite sous les Tropiques… ce mélange mis en cale s’avérant bonifié dans les fûts
restant au retour, par la vertu des infinis roulis et tangages quotidiens
exposés à la chaleur torrides des Tropiques…
Plus techniquement dans la terminologie viti-vinicole
française, le Vinho da Madeira relève des Vins Doux Naturels (V.D.N.)
- comme le Porto son alter ego portugais (donc anglais), ou le Banyuls
ou le Baume de Venise sous nos latitudes.
L’intitulé porté sur les étiquettes de Madère en précise le
procédé d’élaboration :
« Fermentaçao natural de uvas,
fortifiçao com alcool vinico,
processo de « estufagem » e
posterior envelhcimlento »
Les cépages utilisés lui conférant son goût plus ou moins fruité ou sec,
l’alcool de vin est ajouté – dans la proportion de 5 à 15% - pour
arrêter la macération afin de conserver une partie de leurs sucres … tout en
atteignant un degré d’alcool de 18 à 19°.
Puis le tout est plus ou moins longuement et industriellement
chauffé à l’étuve et brassé (estufagem), avant d’être bonifié (envelhcimlento)
grâce à une élevage plus ou moins long en fût (3 ans à 40 ans ou plus…),
déterminant une large gamme qualité / prix plus qu’hétérogène sur les lieux de
vente !
Par ces procédés complexes, la madérisation qui ‘tue’ nos vins communs devient un procédé d’ennoblissement… toujours l’art de retourner un défaut en signe de qualité !
Certains diront : peu importe ces détails qui n’intéresseront que les œnologues ou les mauvais esprits, est-ce que c’est bon à boire ?Je répondrai : comme toutes les boissons de masse
marketées par la Perfide Albion : ça dépend du prix, donc de
la mise en scène dans les celliers d’un armazem…ou ailleurs !
Comme toujours dans la Tradition britannique : il
y en a pour tous les goûts, et Dieu sait combien le goût anglais peut être des
plus fins … et les goûts multiples jusqu’aux plus grossiers, le tout étant
qu’ils soient TOUS SATISFAITS !
Tout étant toujours universellement une question de moyens…
Merde, je n'ai pas saisi... C'est bon ou pas ? Cela ressemble au Porto ? Vin qui même à des prix modeste reste bon à mo goût et extra quand on boit des bouteilles de 10 voir 20 ans... Plus... Le prix monte de façon exponencielle sans que le goût suivre le prix
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