CHRONIQUE 9

MUSÉE 2024 ?

Je n’apprendrai rien à personne en disant que je suis un passionné de musées.

Le Musée de Cadix est à la hauteur de la réputation de la Ville par ses collections - en particulier phéniciennes exceptionnelles -, bien que malheureusement sa galerie de peintures n’ait pas été accessible lors de ma visite (Zurbaran, Goya…).

Pourquoi cette attirance pour les passés les plus lointains… sinon pour relativiser notre présent ?

Je me propose donc d’essayer d’imaginer un futur 2024 MUSEUM aux mêmes échelles de temps que celles mis en valeur dans les vitrines du Musée de Cadix.

+ 600.000 ans / + 250.000 ans : je me sens totalement impuissant à imaginer ce qu’il restera des moindres objets datés de 2024 dans 600.000 ou 250.000 ans… Je spécule a minima que les visiteurs de musées n’en sauront pas plus dans 600.000 ou 250.000 ans que ce que nous savons des hommes ayant traversé ces infinies périodes de temps.


+25.000 ans : la Préhistoire précède l’Histoire vue par le petit bout de notre lorgnette. Mais trouvera-t-on dans 25.000 ans des objets aussi parfaits que ces haches polies ou ces couteaux de silex exigeant des mois – sinon des années - de travail ? Pour éviter ce risque, il n’y a plus de couverts – même en plastique – chez MacDo…

+ 2.824 ans (en 4948 après JC) : nous voilà presque proche de 2024 ! Je crains cependant peu probable qu’un quelconque couple choisissent de se faire tailler un sarcophage de pierre brute – comme ce couple de phéniciens vers – 800 avant JC - afin de reposer en paix chacun auprès de l’autre pour l’éternité.

+1900 ans (en 3924 après JC) : les distances temporelles se réduisent ridiculement… Il s’agit d’une statue colossale de l’Empereur romain TRAJAN né en Bétique (ancien nom de l’Andalousie) ayant régné entre 98 et 117 APRES JC. De même que les empereurs romains étaient divinisés, nos lointains descendants exhumeront-ils une statue colossale de MACRON sur les Champs Elysées dans une tenue que je laisse votre esprit moqueur imaginer…

+ 300 ans (en 2324 après JC) : chacun pourrait s’exclamer : « dans 300 ans, nous serons tous contemporains ! ». J’en doute en sélectionnant cette statue du Christ abritée par la Catedral de la Santa Cruz de Cadiz… Je ne crois pas déceler des représentations d’une telle intensité susceptibles de passer à la postérité dans nos figurations actuelles. Il est même fort probable qu’elles soient prohibées par les ‘modérateurs’ (moutons bêlants gardiens des bonnes mœurs obligés du présent) de nos réseaux sociaux oligopolistiques.

Que retenir de cette tentative d’immersion dans les abysses des temps futurs ?

Peut-être que les cultes – quels qu’ils soient dans l’espace et le temps- cherchant à dépasser l’humaine finitude à travers des œuvres visant à l’éternité demeurent l’ultime recours pour laisser quelques traces dans quelques milliers d’années ?

2024 ne me semble pas suivre cet aléatoire chemin… la statue ci-dessous représentant GADES - nom phénicien de Cadix - cherchant au loin les voiles des navigateurs de retour des Grandes découvertes, oubliée au bout de la jetée du port où plus personne ne va plus, n'en est-elle  pas  le symbole ?









Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog