CHRONIQUE 20
PAX HARBOUR
Certains s’imaginent le gai navigateur solitaire prendre du
bon temps de mouillages de carte postale en ports avenants et achalandés.
J’ignore comment s’y prennent les autres équjipages, mais telle
n’est pas ma situation présente.
Laissons de côté les causes liées à des phénomènes
météorologiques ‘exceptionnels’, - tempêtes KIRK et autres ouragans MILTON-
- qui rendent précaires la protection des mouillages, et donc remplissent les
ports… ce qui est le cas présentement pour les îles Canaries !
Jeu de vases communicants entre mouillages & ports
d’autant plus rapides qu’ils sont l’un et l’autre comptés en nombre et en
places disponibles… comme dans les îles Canaries !
Enfin bien entendu, le phénomène saisonnier aggrave la
rareté… la haute-saison correspond aux mois de septembre / octobre /
novembre, mois durant lesquels déferlent environ 3000 bateaux prévoyant de
traverser l’Atlantique, sinon demeurer sur place pour l’hiver aux Canaries !
S’ajoute à ces contraintes ‘naturelles & humaines’ la complexité des modes de réservations de place dans les ports, chaque port se caractérisant par des pratiques propres.
Les uns exigent de passer par le site qui prétend être le booking
nautique – NAVILY… (sans compter les autres sites concurrents !) … que
d’autres refusent systématiquement pour ne pas en dépendre… ce que NAVILY ne
précise pas bien entendu lorsqu’il vous suggère de leur envoyer un message
à l’effet contre-intuitif (si c’est NAVILY, refus de principe) !
Les autres imposent leurs propres portails de réservation
aux questionnaires détaillés et pièces jointes multiples – ce qui suppose d’en
trouver l’adresse mail exacte dans le maquis google ! -, alors que
d’autres se contentent d’une simple adresse-mail sans autres formes de procédures…
allez savoir si une attentionnée assistante (les hommes semblent fâchés avec
les écrans) va vous répondre ?
Enfin - par les on-dit NAVILY -, il apparaît que ces procédures
peuvent n’avoir aucun effet probant selon les ports - positif comme
négatif-, l’essentiel étant de se présenter sur place directement… alors
que pour d’autres, aucun contact direct n’est accepté sans être
préalablement passé par les sites imposés avec confirmation de réservation en
bonne et due forme.
Il reste bien entendu les sessions-phoning – après avoir collecté les bons numéros de téléphone - : « Olà, do you speak english, I am french ! I would like to know if you have some dock available for blablabla…”. Et c’est reparti pour un tour… “Not at the moment for your boat size…” ce qui me donne envie de répondre : ‘je peux le raccourcir ou l’allonger à volonté si vous voulez !’
Autant le reconnaître, il s’agit pour moi d’un travail quasiment à plein temps générant une frustration sans pareille, ce que me confirme un skipper rencontré au mouillage (« c’est ma femme qui s’en occupe !)… je comprends mieux pourquoi certains voiliers disposant par miracle d’une place de port décident de n’en plus bouger très longtemps !
Sans compter les super-organisés qui ont réglé leur croisière 6 à 12 mois avant avec la rigueur inflexible d’un annuaire de chemin de fer : jour/heure/minute par port de départ / port d’arrivée… et qui me mettent le bourdon.
Peu importe diront les plus expérimentés : vas-y au culot
sinon tu n’y arriveras pas !
Certains sites sont faits pour produire des refus
systématiques afin de réduire la charge générée par les trop nombreux appels
téléphoniques ; d’autres optimisent leur taux de remplissage en
privilégiant les locations courtes ou longues selon les cas ; les
derniers n’en ont rien à faire en préférant gérer les entrées en direct au
jour le jour vu le nombre d’annulations last minute, sinon de no-show
(le bateau ne se présente pas sans en avoir prévenu le port), pour de ‘bonnes’
(météo) ou de ‘mauvaises’ (surbooking) !
D'où l’universelle, fameuse et reconnue « méthode
marseillaise » …
« Tu arrives sans
rien demander à personne et tu prends la première place libre qui vient… et
après TU NEGOCIES ! Les enfants au mal de mer aigu, ta femme au
bord de la crise de nerfs, tes vieux père et mère mourants, ton pace maker qui
bégaie, ton moteur qui a coulé une bielle, l’avion réservé sans annulation, la
météo dantesque… et tu ne bouges pas tant qu’ils ne t’ont pas proposé une SOLUTION !
Ça va rouspéter, menacer, tonner, crier, hurler, c’est LEUR
problème, pas le tien ! … Si par malheur ils s’obstinent manu
militari, tu squattes le moindre bout de quai qui traîne, de bateaux &
catamarans d’excursion, de chalutiers de pécheurs, de station-service ouverte
ou fermée, de ferries, cargos, paquebots, bateaux de guerre … et tu verras bien
ce qui arrive !
Et ça finit toujours marcher… çà c’est le plaisir de la
croisière… alors que les c..s comme toi iront se faire
f..tre ailleurs ! »
Evidemment, certains ‘savent’, d’autres pas : les chiens
sont pas des chats.
Où trouver un PAX HARBOUR accueillant comme une
nuit câline ?
🤣🤣🤣 quand les choses insignifiantes de la vie redeviennent l’essentiel du quotidien !! … bon tour du Monde Philippe ! 🤣
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