CHRONIQUE 29
HOULE MA POULE
Chaque lieu – fût-il marin - à son génie, bon ou mauvais, peu
importe pourvu qu’il soit.
L’archipel des Canaries en a un : la Houle !
C’est tout au moins mon opinion, et je la partage de tout cœur.
Qui dit Houle, dit Vent, cela va de soi pour ceux encore capables de remonter
de l’effet et sa cause… ce qui soit dit en passant me semble une qualité
en voie de perdition.
Donc au départ de la Houle, il y a le Vent, ce dont
les îles Canaries ne manquent pas selon mes modestes perceptions… en reconnaissant
qu’il y a vent et vent selon les tempéraments (je crois comprendre que la
prière préférée de certains marins est ‘donne-nous chaque jour nos 20 nœuds
quotidiens au minimum tant qu’à faire’).
Pour l’Atlantique Nord - même à tendance méridionale - les Vents font partie du contrat.
Un jour sans Vent semble un jour perdu : qu’il soit du NORD-EST
comme il se doit – musclé par l’effet venturi inter-îles - ou du SUD-OUEST/EST
par malheur pour les ports & abris, il faut qu’il vente la rose des vents pour
complaire à Poséidon.
Certes dirait un méditerranéen comme je le suis encore
quelque peu : et alors, gare au pastis !, tu te mets à l’abri dans une mignonette
calanque et t’attends que ça lui passe en comptant 1/3/6/9 (jours) ! Et
après, quand il a vidé son sac à furie, sort le pastis !, c’est pétole, la
mer hier en furie déchaînée est lisse comme un lac suisse après repassage, et
tu te laisses pousser tranquille par une légère brise-perkins-volvo- yanmar ou
autre jusqu’au prochain port dont les quais emplies de naïades t’ouvre grand ses
amarres !
Que nenni ici ! La Houle pénètre tout, venue d’on
ne sait où, par quels mystérieux et enchevêtrés méandres… qu’il vente à
décorner les bœufs ou qu’Eole s’assoupisse pour une courte sieste bien méritée,
il houle toujours et encore, aussi imperceptiblement qu’invariablement…
la Houle houle sans début ni fin, elle HOULE de toute éternité !
Vous tentez de vous abriter du NORD-EST derrière une pointe – même imposante quand il en est une – la Houle dans son intelligente malignité prend tout son temps pour contourner le tout à grands cercles concentriques afin de vous prendre à revers, sinon plus pervers encore, de travers, pourquoi se priver, là où ya d’lagêne, yapad’plaisir !
S’il est un pacte secret en Houle & Vent aux îles
Bienheureuses, il est de ne JAMAIS surgir du même quadrant : le
Vent fait battre les drisses comme des marteaux-piqueurs en délire à vous ébranler
les membrures de la quille aux têtes de mât au bout de 40 m de chaîne… alors
que la Houle monte à l’assaut de la coque de noix de toute part à revers – alternativement
poupe & proue, babord & tribord… - à vous arracher vos mille sabords.
Et PAX houle, houle, houle en houlant dans un bonheur
sans fin… ports y compris, peu semblant à l’abri de perverses infiltrations
invisibles provoquant de brusques rappels sur les amarres de quai, et ce malgré
moults ressorts multi-techniques !
D’où le rythme désormais bien réglé demi-lunaire de PAX :
12 jours de Houle-Mouille (mouillage) et 2 jours de Port-Houle…
Vive le Vent, Vive la Houle !
ah bah voilà c’est bien ce que je pensais et imaginais ! 😄 : une houle qui fait le tour de chaque île à coup de rebonds et qui rend chaque mouillage très peu confortable … j’imagine bien ce que tu veux dire 😅 a part les Tuamotu, tu ne trouveras pas beaucoup de mouillages vraiment confortable, où il fait bon rester et où on se sent chez soi. et comme tu le dis, tu verras plus souvent des mouillages ou la houle résiduelle t’arrive à 90degre du vent … le pied absolu !!🤣🤣 …. investir dans une 2eme ancre à mouiller par l’arrière pour te maintenir face a la houle vaut le coup d’y réfléchir (à refaire c’est probablement ce que je ferais)
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