CHRONIQUE 37
DE CRISTOBAL
A CABRAL
(rattrapage de MINDELO)
Los Grandes Descrubimientos ne me lâchent pas …
Le Cap Vert – particulièrement MINDELO – a joué le même rôle de plateforme
des grandes découvertes pour les Portugais que les Canaries -particulièrement LA
GOMERA pour les Espagnols d’où PAX est parti pour le Cap vert…
Me voilà quittant COLOMB lors de son départ de LA GOMERA-
pour rejoindre CABRAL pour son départ de MINDELO (anciennement PORTO
SANTO portugais) !
Le CAP DES TEMPÊTES – renommé d’autorité CAP DE BONNE ESPERANCE par le roi du Portugal puisqu’il vient enfin couronner plus de 60 ans d’exploration des côtes ouest de l’Afrique – a été franchi par inadvertance par Bartolomeo DIAZ en 1488.
Les nouvelles expéditions sont retardées 10 ans par la
résolution des traditionnels conflits entre le Portugal et la nouvelle puissance
espagnole ; un mariage entre le roi du Portugal et une des filles
d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon fait converger les intérêts
(il épousera en secondes noces une ses sœurs après la mort en couche de la
première).
En 1498, VASCO DE GAMA refranchit le Cap de Bonne Espérance, découvre la côte Est
de l’Afrique jusqu’à ZANZIBAR, puis parvient à CALICUT aux Indes …
aidé par le meilleur navigateur arabe de l’époque, auteur d’un des meilleurs
traités de navigation alors !
Bien que mal accueilli par le souverain de CALICUT, VASCO
DE GAMA de retour à Lisbonne confirme que la nouvelle route des épices par
l’Atlantique Sud puis l’océan Indien est – enfin ! - ouverte pour le petit
Royaume du Portugal …
Il s’agit désormais de s’imposer par la force si nécessaire face aux sultans locaux – poussés par les marchands arabes, et donc derrière eux Vénitiens - afin de briser leur monopole sur l’achat du poivre, l’or noir affolant les palais des puissants en Europe.
Un noble est pour la première fois désigné comme chef de
l’expédition - PEDRO ALVARES CABRAL - à qui est confié une imposante
flotte de 13 navires portant 1500 hommes, commandés par des capitaines
expérimentés : Bartolomeo Diaz (encore lui !), Diogo Diaz, Nicolau
Coelho…
Christophe Colomb a déjà emprunté la route par le Cap Vert pour son 3°
voyage de juin à août 1498 lui permettant de découvrir les Petites
Antilles.
CABRAL part de MINDELO fin mars 1500, pour entreprendre la classique « volta
do mar » visant à faire cap au sud-ouest afin d’atteindre
les vents portants d’ouest dans l’Atlantique Sud pour franchir le Cap de Bonne Espérance.
Et là surprise ! Une côte est découverte le 22 avril 1500 que l’on prend pour une île (Porto Seguro aujourd’hui au Brésil aujourd’hui) …
Plus certainement, je crois que nous retrouvons la pratique
de la « fausse nouvelle découverte » visant à officialiser une
appropriation de territoire garantie par le TRAITE DE TORDESILLAS (7 juin
1494), traité signé sous l’égide du Pape ALEXANDRE VI entre le
Portugal et l’Espagne à la suite de la découverte des Indes orientales
par Christophe COLOMB (1492).
Le traité garanti au Royaume du Portugal toutes les terres à
l’Est du méridien partant à 370 lieux (1770 km) à l’ouest des Iles du Cap Vert… et de l’autre côté jusqu’à l’antiméridien des Moluques (encore inconnues) !
Il s’agit plus certainement - par des instructions secrètes du roi - de concrétiser avec toutes les formes officielles l’appropriation de terra nullius déjà découvertes lors de navigations précédentes, découvertes gardées secrètes.
Sinon, pourquoi repousser à 1770 km à l’ouest du CAP VERT le méridien de TORDESSILLAS dès 1494 (outre de le positionner juste à la limite des îles Caraïbes) ?
Par une lettre envoyée du Brésil au roi du Portugal Manuel II – missive redécouverte dans les archives portugaises seulement en 1793 ! – le secrétaire de CABRAL, PERO VAZ DE CAMINHA prend acte de cette prise de possession.
Ce document – depuis classé au Patrimoine de l’UNESCO
- constitue le premier acte écrit officiel de la fondation du Brésil.
D’où à MINDELO de nombreux monuments dressés à différentes
époques pour célébrer cette découverte de PEDRO ALVARES CABRAL … sans que les
capverdiens actuels semblent s’approprier les actes de leurs ‘ex-colonisateurs’
portugais.
Cette découverte - corrélée avec les résultats de toutes les
explorations entreprises en moins de 10 ans de l’extrême nord à l’extrême sud de
ce qu’on ne sait pas encore être une terre continue - permet à AMERIGO
VESPUCCI dès 1502 de devenir « l’inventeur » de l’AMERIQUE comme Nouveau
continent ("il ne s’agit pas d’îles éparses mais d’un nouveau bloc terrestre
inconnu")… et de lui donner son prénom à l’initiative du cartographe
allemand Martin Waldseemüller sur la nouvelle carte
du monde imprimée en 1507 à Saint Dié dans le Duché de Lorraine !
Christophe COLOMB, simple « découvreur » des Caraïbes, devient le porteur malgré lui d’une terrible nouvelle pour l’Espagne : la plus longue (du Nord au Sud) et profonde (de l’Est à l’Ouest) des barrières terrestres - qu’il faudra des siècles pour franchir complètement (la Conquête de l’Ouest américaine date d’à peine 150 ans) - s’intercale entre l’Europe et l’Asie !
Quant à moi, je tente – très modestement – de suivre les
sillages de ces glorieux découvreurs oubliés … 524 ans plus tard !
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