CHRONIQUE 43

GRINGOS AT SHELTER BAY MARINA

Le canal de PANAMA a été construit par et pour les yankees.

Nul ne l’ignore, surtout ces temps-ci.

Remercions-les d’avoir créé un immense plan d’eau artificiel – SHELTER BAY – qui sert de sas pour accéder ou sortir du canal par les écluses de GATUN.

Très facile pour les rois du Big is beautiful : deux immenses digues rectilignes protègent SHELTER BAY des houles lointaines en offrant des mouillages d’attente permettant au pilote du canal de monter à bord avant d’engager le navire dans les écluses de GATUN.

Une passe étroite au regard de l’ampleur de la baie – et de la taille des navires marchands - permet d’y accéder ou d’en sortir, par un chenal balisé de bouées rouges et vertes partant loin vers le large.

Niché dans une étroite échancrure à droite en entrant dans la baie, SHELTER BAY MARINA a tout pour plaire au marin quelque peu lassé par une vie austère et sans confort.

Disons que nos amis yankees font bien les choses puisqu’il s’agit de l’ancien club nautique de la base de l’armée américaine au Panama.

Les batteries d'artillerie US envahies par la jungle

1° avantage : le port est très bien protégé - sans houle subreptice - avec des pannes orientées dans le sens des vents dominants facilitant la vitale aération intérieure des bateaux, le tout servi par des équipes réactives, compétentes et organisées. C’est toujours mieux que rien…

PAX au repos à SHELTER BAY MARINA...

2° avantage : l’accès de Colon située à plus de 15km se fait par une route unique dont les entrées sont gardées par l’armée panaméenne qui a repris une partie (limitée) des infrastructures US. Merci pour la sécurité dans un pays pour lequel le vol - avec violence si nécessaire - fait partie de la culture commune (surtout dans certaines zones). NB : les policiers ne prennent plus les plaintes pour si peu…

3° avantage : les infrastructures sont full service, autrement dit tentent de répondre à la large palette des besoins du sailorman/woman en quête d’un havre de paix. Au risque de paraître trivial :

  • des douches gratuites incluant l’eau chaude à volonté avec un débit n’inhibant pas l’utilisation excessive de shampoing & savon (whaouuuu !) ; 
  • une piscine d’eau douce accessible 24/24 où plonger langoureusement par 34° et 75% d’humidité (haghhhhhh !) ; 
  • un restaurant aux prix corrects pour des plats abondants typiques (miammiam !) ; pour les visiteurs, des chambres d’hôtel et des salles de séminaires (qui nous a permis d’assister à une conférence très utile sur les îles françaises du Pacifique) ;
  • le tout dans un cadre arboré par des palmiers tropicaux aux plumets haut perchés dominants des pelouses vertes tondues par des bataillons de Forest Gump (chichic…) ; 
  • sans oublier nombre de zones wifi gratuites sans lequel les néo-fourmis modernes mourraient comme des mouches… 

Le singe est là... il faut le trouver !

4° avantage : une forêt tropicale immédiatement accessible – enfouissant sous sa luxuriance les anciennes batteries d’artillerie US - permet de découvrir une flore et une faune toujours fascinante pour le gringo moyen frais émoulus de son Cantal natal : 

  • groupes de singes hurleurs sautant de branche en branche vous dévisageant autant que vous-même - le portable en moins (qui est le plus humain des deux ?) ; 
  • les familles de tamanoirs vous approchant sans crainte à lécher votre objectif en le prenant pour une méga-fourmi ; 
  • des papillons aux ailes bleu-fluo impossible à saisir ; 
  • des oiseaux bigarrés de toute sorte joutant à qui hurlera le plus stridemment ; 
  • des bernard-l’hermite terrestres aux longues pattes velues portant des coquilles d’escargots de bourgogne géantes ; 
  • des norias de fourmis courant vers leur nid par leurs sentes désherbées en charraiant des centaines de bouts de feuilles vertes découpées aux ciseaux ; 
  • sans oublier les vautours planant dans la brise en frôlant les hautes cimes d’arbres aux troncs monstrueux…

Est-il pas tout mignon ?...

Bref, la vie s’écoule paisiblement à SHELTER BAY MARINA, sans autre tension que celle liée à la poursuite la plus apaisée possible du périple de PAX… sachant qu’il y a toujours mille incertitudes matérielles à résoudre pour y parvenir... plus ou moins !

Quant au CAPTAIN CAP, il est satisfait de pouvoir reprendre des forces avant d’affronter l’immense PACIFIQUE et ses infinies Mers du Sud - soutenu par un équipier et une équipière à durée plus ou moins déterminée (Christophe et Karine) - agrémentant harmonieusement son quotidien de libres et passionnants échanges et précieux appuis matériel et moral.

Après ses troubles de santé, cette résurrection est une pure grâce du Ciel.


A l'intérieur de la coquille verte se cache un bernard-l'hermite terrestre

Commentaires

  1. Voilà des nouvelles qui font très plaisir à lire ! et des photos qui font voyager. Profite bien de ton séjour !

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  2. Merci pour ces joyeuses nouvelles. Prends soin de toi et bonne traversée du canal à vous trois.. c’est un grand plaisir de te lire.

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