NOUVELLES 31/01/2025

ARCHIPEL SAN BLAS / CAYO HOLANDES

(publié sans photos compte tenu d'un STARLINK non-illimité !)

PAX présumait d’une étape délicate entre CURACAO et l’ARCHIPEL SAN BLAS.

Non pas pour sa durée ‘standard ‘ de 5 jours pour 635 milles réalisé à 5.3 nœuds de moyenne compte tenu des multiples ‘détours’ imposés par les vents et les circonstances.

Mais du fait de quelques épreuves inédites pour le duo PAX / CAPTAIN CAP.

1° épreuve : parcourir le plus rapidement possible le grand arc de cercle arrondi vers le nord que forment ARUBA - la 3° île des Antilles néerlandaises – et la Péninsule de la GUAJIRA délimitant une immense mer intérieure prolongée par un non moins immense lac entre lesquels niche la ville vénézuélienne de MARACAIBAO… le tout en débordant bien quelques remontées de fond au large de Puerto Bolivar (étape de 200 milles).

Navigation classique en tirant le moins possible de bord à entre 120° et 150° du vent portant… où je retrouve EXACTEMENT le même voilier PERSPECTIVE régatant ensemble comme durant la traversée de l’atlantique… quelle coïncidence !!!

2° épreuve : franchir au plus vite le cap des tempêtes que représente le cap après BARANQUILLA, lui-même suivant celui de SANTA MARTA, tous deux en Colombie.

La consultation assidue des cartes météo montre que cette zone est la pire de la mer des Caraïbes en concentrant vents forts (6/8) s’arrondissant du NE au NNE autour de la pointe de Baranquilla, levant surtout de très forte houles (rouge pourpre selon WINDY) - et ce jusqu’aux côtes du PANAMA -, sans omettre le plus déterminant, sa fréquence et sa durée !

Autrement dit, la probabilité de coup de vent est de 100% sur une étape de 5 jours… le tout est de choisir plus ou moins à quel moment… et d’être au rendez-vous !

La fenêtre météo choisie donne des vents portant modérés jusqu’à Baranquilla (15 à 20 nœuds) ; puis le coup de vent d’une ou deux journées force 7/8 (en croisant les doigts pour qu’il soit court et pas trop rude) ; puis des vents portants modérés pour terminer le parcours (15 nœuds).

Le déroulé a exactement été conforme au scenario… la réalité dépassant la fiction avec la mer la plus impressionnante affrontée à ce jour par PAX depuis ses multiples milles avec Captain Cap !

Difficile de retranscrire l’impression de voir un mur se lever derrière la poupe de PAX – dont la hauteur est difficile à mesurer double mètre en main sur le moment ! - sinon qu’il donne le sentiment certain de dominer de toute sa hauteur le fragile esquif et son moussaillon…

L’onde au bas du mur soulève heureusement dans une longue poussée sans fin l’arrière de PAX offrant une vue plongeante sur sa proue fonçant tout en bas vers le creux de la houle à angle aigu ; puis une fois au sommet du mur, la lame passe sous la coque en soulevant écume et embruns… en découvrant qu’un grand fossé s’ouvre tout à l’arrière dans lequel PAX va devoir se laisser tomber poupe en tête… en espérant que le mur suivant ne l’engloutisse pas en décidant de déferler sur son pont !

Le sentiment d’étrangeté vient de ce que le vent reste modéré (25 à 30 nœuds) rendant la vitesse de PAX dépendante en pratique de la houle ; 3,5 nœuds seulement lors de certains coups de frein en tombant dans les creux… et de multiples surfs à plus de 12 nœuds - dont un à 14 nœuds ! - lorsqu’une vague déferlante s’empare de la coque de 10 tonnes pour la catapulter quelques longues secondes sur un tapis bouillonnant !

Avec une obsession : tenter de garder PAX perpendiculaire à la houle - sans que le pilote automatique ne travaille trop ! - pour ne pas partir au lof ou à l’abattée … ce qui suppose d’abandonner partiellement et momentanément le strict respect du cap visé.

PAX avait pour obsession de passer BARANQUILLA avant l’arrivée du coup de vent afin d’avoir de l’eau à courir sans côte sous le vent ni trafic maritime… ce qui s’est joué à une heure près avant l’arrivée du coup de vent à la tombée de la nuit de mardi 28/01 au jeudi 30 matin.

Baptême du feu qui fait grogner CAPTAIN CAP : “Cap? OK but feel good!”

3° épreuve : atterrir sur l’Archipel coralien des SAN BLAS.

Ceci peut paraître étrange pour les personnes confirmées ou néophytes ; une côte est une côte, point à la ligne.

J’ai pris conscience à quel point j’étais ‘habitué’ à certains types de côtes compte tenu de mes expériences nautiques : les côtes sableuses allant de Fos à Collioure et les côtes rocheuses de Caro au Golfe de Gênes, Corse ouest, Sardaigne et Sicile compris.

Je devine instinctivement leur configuration, où essayer de mouiller ou non selon le vent et la houle, s’il est possible de pousser plus avant ou non, etc…

Madère et les Canaries m’ont fait découvrir des côtes rocheuses en pire, c’est-à-dire immédiatement accores avec peu d’indentations (criques, calas, calanques…)… et donc des houles garanties sur facture… sans nombreux ports pour suppléer à des coups de vent mal orientés des quadrants Sud.

Les côtes coraliennes me sont inconnues… et tout le monde d’insister : les aborder alors que le soleil est au plus haut afin de discerner les couleurs des fonds indiquant leur nature… et surtout pas de nuit !

Le coup de vent m’a mis en avance … et j’approche des SAN BLAS vers la seconde moitié de la nuit de jeudi à vendredi. Aucun feu bien entendu sur le CAYO HOLANDES, l’île corallienne la plus proche pour atterrir dont l’accès est signalé de plus comme dégagé.

Y aller prudemment ou attendre jusqu’au matin en faisant des ronds dans l’eau à bonne distance ?

Bien entendu, une fois PAX mouillé au petit matin après une prudente approche, tout paraît simple ; j’ai préféré faire des zigzags en tirant des bords de près les plus lents possibles dans la houle résiduelle soulevée par coup de vent, le tout par 15 nœuds de vent en gardant une distance de sécurité de 5 milles par rapport à l’île, juste le temps de grapiller quelques heures de sommeil agité…

Bien sûr, le paysage est au-delà de ce que PAX a découvert jusque-là… la fine et fragile langue de sable couverte de cocotiers agités par les vents, les barrières de récifs bleu turquoise sur lesquels la houle ne cesse de déferler en grondant, quelques voiliers qui semblent aller d’île en île très avec la plus grande facilité, les dauphins qui jouent à mon arrivée au milieu des bateaux, les poissons et la flore des récifs à portée de PMT…

Contrastes…dur dur ... doux doux !!!

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