CHRONIQUE 43 GALAPAGOS JE T’AIME MOI NON PLUS (1)
Les GALAPAGOS constituaient dans l’ancien temps LA
DECOUVERTE à vivre intensément par tout tour-du-mondiste qui se respecte.
Idéalement situé sur la route vers les MARQUISES, la
libre exploration de ces îles des 1° Jours de la Création du Monde
suscitait un émerveillement superlatif.
D’autant plus que ne survivaient sur ces « Iles
Enchantées » que quelques autochtones bienveillants et une poignée
d’occidentaux pacifiques ayant choisi leur paradis terrestre, l’ensemble vivant
de peu qui est l’essentiel… malgré des épisodes tragiques illustrant le mystère
du Mal !
C’était il y a très
longtemps en remontant dans les âges post-glaciaires, vers les décennies
1950 et avant.
Aujourd’hui, l’évocation du nom ‘GALAPAGOS’ suscitent la
terreur parmi les multiples équipages lancés dans la traversée du PACIFIQUE.
Ce qui porte la TRAVERSEE DIRECTE PANAMA / MARQUISES à
près de 4.000 milles (en ligne directe) pour une durée entre 35 et 45
jours… autant dire une autonomie en gasoil / eau / nourriture fraiche et
sèche hors des normes communes (essayez à terre ne plus faire de courses 1 mois
½ sans congélateur…) … sans évoquer les résiliences personnelles !
Rien n’y fait : « les GALAPAGOS, pas
question ! ».
Comment est-on parvenu à ces réactions contre-intuitives… alors qu’il semble que rien n’ait changé quant au cœur des GALAPAGOS depuis sa visite par DARWIN comme naturaliste sur le voilier d’exploration HMS BEAGLE en 1835 il y aura bientôt 200 ans.
Les tortues géantes, les manchots, les otaries, les éléphants de mer, les iguanes terrestres et marins, sans oublier les pinsons ! et j’en passe sont toujours présents, fidèles à leur instinct vital et ignorants de la folie des hommes.
Mais voilà, le mot qui tue est prononcé - le hic destructeur
-, le mot HOMMES au sens d’espèce naturelle auto-qualifiée d’HOMO
SAPIENS SAPIENS (comment peut-on encore les désigner par ce qualificatif
redoublé de SAPIENS : mieux vaudrait les nommer une bonne fois pour toute,
HOMO PRAEDATORUS PRAEDATORUS !)
Or selon fidèles à leur nature, les hommes se sont appliqués
à rendre les GALAPAGOS infréquentables pour la poignée de navigateurs au
long cours qui rêveraient d’y faire ne serait-ce qu’une courte escale bienvenue
de quelques jours !
Les bataillons de touristes yankees – les $ verts débordant
des bermudas et des chemises à fleurs -promenés comme des paquets de bigmac par
les tours operators dans des paquebots de croisière luxieux, OUI !
(prix catalogue, $4200).
Les quelques coques de noix ayant pris le risque de faire des
grands sauts sur le globe terrestre pour découvrir le monde au raz des océans, NON !
(NB : 280 bateaux ont été recensés en 2015 à raison de 4 personnes en
moyenne à bord = 1.120 personnes à comparer aux 120.000 touristes officiellement
annoncés).
Sachant que le seul fait de parvenir avec un voilier de
croisière tel PAX aux GALAPAGOS se paye cher… avant même de les
atteindre !
La traversée PANAMA / GALAPAGOS offre l’opportunité d’une frustration maximale pour un navigateur hauturier … quelles que soient les routes choisies.
Les ouvrages de référence conseillent de longer les côtes
sud-américaines pour profiter des vents portants de NORD soufflant de
manière soutenue du Golfe de Panama … avant d’obliquer plein OUEST
vers l’archipel des GALAPAGOS en s’appuyant au près bon plein ou travers
sur les vents souvent faibles de SUD/SUD-OUEST.
Nombreux sont les skippers – tel CAPTAIN CAP - qui
préfèrent tirer directement sur l’île SAN CRISTOBAL – où se trouve PUERTO
BAQUERIZO MORENO, le port d’entrée le plus à l’est de l’archipel des GALAPAGOS
– plutôt que rallonger la distance en comptant sur des vents aléatoires.
Il est vrai qu’avec ce dernier choix, il est inutile de
compter sur le moindre vent… sinon un souffle entre 3/7 nœuds de SUD-OUEST
directement dans l’axe de la route au 232°, accompagné de la longue
houle et du clapot idoine.
Ce qui signifie que le ronronnement continu du VOLVO D2 50
résonne aux oreilles des équipages qui n’en peuvent mais quasiment de bout en
bout, le tout à une vitesse de tortue pas pressée lézardant en chemin !
Rien que de très normal !
Autant dire plus simplement, L’EQUATEUR ; non pas
le pays auquel appartiennent les GALAPAGOS, mais la zone
géographique… donc climatique !
Autour de la ligne imaginaire partageant l’hémisphère Nord et
Sud, la zone autour de cette ligne - mouvante selon les saisons – sépare
les alizés de NORD-EST dans l’hémisphère NORD et de SUD-EST dans
l’hémisphère SUD.
PAX
est confronté à un défi inédit : « franchir la ligne » en
payant son écot à Neptune … autrement dit en acceptant que - par nature -, il
n’est nul vent autour de l’EQUATEUR (le tribut est ici constitué ‘provisoirement’
de 260 l de gasoil) !
Porté dans l’hémisphère NORD par les alizés de NORD-EST
jusqu’à PANAMA, PAX cherche à trouver les alizés de SUD-EST
pour être porté jusqu’aux MARQUISES dans l’hémisphère SUD.
Mais combien d’équipages partis vaillants le sourire aux
lèvres et le cœur battant de BALBOA pour ces Iles désirées via les GALAPAGOS
se sont fracassés en moins de 7 jours dans ces calmes équatoriaux absolus
pour ¼ de tranche d’ananas ou une raclure de saucisson…
S’il n’y avait que cela…
Bon séjour dans le Sud ! nouvelle porte franchie … nouvelles aventures à venir 😉
RépondreSupprimer