CHRONIQUE 54 BAPTEME DU FOND
A dire vrai, cette chronique ne devrait pas être écrite. Il
est des choses trop connues pour être narrées. CAPTAIN CAP s’autorise à
déroger à ces inhibitions par pure joie de partager ses tardives expériences.
PAX fend les flots de l’atoll de FAKARAVA connu pour 3 spécificités géographiques qui en ont fait l’épicentre des échanges de
l’archipel des TUAMOTU : c’est le 2° plus grand lagon des TUAMOTU (60 x 21 km) ;
il possède la plus large passe de Polynésie (passe nord) (1.6 km) ; il
bénéficie de deux passes au Nord et au Sud, avec possibilité de naviguer
en sécurité sur le lagon entre Nord et Sud.
Plus encore, l’atoll de FAKARAVA est
un des hauts lieux mondiaux de la plongée sous-marine (CAPTAIN CAP
imagine qu’on dit HOT SPOT en langage branché djeuns ?).
Les requins - pas si ballots qu’on ne le croit – se donnent rendez-vous
en attendant gueule grande ouverte les uns collés les uns aux autres à
contre-courant les multiples proies emportées par les puissants courants …
… à
moins qu’ils n’éprouvent une jouissance inavouée à se frotter tous les
uns les autres juste pour le fun (on s’interroge en effet sur la
dimension sociale de ces regroupements d’une espèce animale plutôt solitaire).
D’où les multiples entreprises de DIVING et connexes qui
prospèrent sur l’atoll peuplé de 850 habitants grâce au flux de 30.000 visiteurs par an
transitant essentiellement par la piste de son minuscule aéroport orienté
est/ouest sur le récif entre mer et lagon.
A vrai dire, nul besoin de plonger à plus de 20 ou 40
mètres ou plus pour faire connaissance avec les requins !
CAPTAIN CAP en vit l’expérience en barbotant autour de PAX lors
ses ablutions quotidiennes : le voilà découvrant à travers la vitre embuée de son
masque quelques requins en bande à quelques mètres sous ses pieds
… appendices devenant tout à coup très proéminents, surtout prolongées de palmes
bleu…
Allez savoir pourquoi, CAPTAIN CAP nage subitement
à un rythme inaccoutumé pour rejoindre l’échelle de bain de PAX (on est peu de
choses…) !
Pourtant, les locaux & praticiens ne cessent de le
répéter en boucle :
« les requins
sont des poissons comme les autres » (mais ils ont des dents plus
pointues) ;
« il suffit
qu’ils ne vous confondent pas avec leur proie habituelles » (chacun
peut se tromper certes, les requins comme les autres… mais comment le
savoir à l’avance ?) ;
« ils
n’attaquent jamais de jour et ils chassent la nuit, donc pas de bain après 17 h »
(chacun peut avoir une fringale à tout moment, non ? Sinon 17h, un peu tôt
pour ne plus se baigner ?) ;
« ils ne sont
même pas capables d’avaler un petit poisson par jour, pourquoi s’attaquer à une
grosse proie » (pourquoi celui qui peut le moins ne tenterait pas le
plus ?) ;
« la plupart
des espèces que vous voyez sont sans danger » (comment les
reconnaître, ils ne portent pas d’écriteaux ‘requin sans danger’) ;
« en
Polynésie même les requins sont gentils » (encore une « exception
française ?), etc.
Surmontant ses préventions, CAPTAIN CAP s’est cru
devoir sacrifier aux us et coutumes fakaraviens : faire une plongée
sous les eaux bleues et non plus flotter au-dessus !
« Vous avez le Niveau 1 et un
certificat médical compte tenu de votre âge ? Non, très bien,
nous vous proposons un BAPTEME DE PLONGEE ! »
Va pour LE baptême de plongée, autant que ce soit à
FAKARAVA !
S’en suit les rites subaquapros : choisir la combinaison, les palmes et le masque à votre
taille approximative ; écouter avec la plus grande attention les consignes
alors que le canot à moteur qui vous emporte à la vitesse du vent poussé par
son moteur hors-bord SUZUKI 325CV bondit de lame en lame sur le court
clapot du lagon…
CAPTAIN CAP retient surtout les 4 mots-clés gestuels du langage subaquatique :
« ça va », « couci-couça », « monter »,
« descendre »… si les humains s’en contentait à terre, le monde
ne tournerait-il pas mieux ?
Voilà le canot sur le spot qui doit larguer sa team
Mono + 3 Plongeurs !
« A tout à l’heure ! »… et la vedette met les gaz
pour prendre en charge d’autres teams, vous abandonnant au
milieu des flots avec votre moniteur et deux autres jeunes baptisés (pour eux, c’est
de leur âge !)
« Bon Papa (le surnom donné à
CAPTAIN CAP par le moniteur compte tenu de sa barbe blanche), tu dégonfles ton gilet comme on t’a
expliqué en levant bien la purge en l’air et tu te laisses descendre au fond…
tu t’arrêtes quand tu veux si tu as mal aux oreilles, puis tu recommences
doucement »
Pour commencer comme d’habitude, l’eau pénètre abondamment
dans le masque… Définitivement, CAPTAIN CAP n’a pas une tronche de masque de
plongée, il s’en doute un peu en se croisant parfois dans la glace (le
moins possible !).
Le mono lui passe son propre masque effectivement plus
renforcé pour coller aux irrégularités faciales néanderthaliennes de Papa… galère !
Parvenu à hauteur du plancher sous-marin – pas tout à fait – le mono fait
signe de passer de la station immobile verticale à la nage active
horizontale ; évidemment, les poissons ont harmonieusement été créé
par Dieu pour se mouvoir horizontalement, imitons-les !
A coups de frétillements et tremblements indéfinissables, CAPTAIN
CAP parvient à se mettre en position de nage horizontale… tout en rencontrant
quelques difficultés imprévues à contrôler sa profondeur … pas pratique
pour éviter les pâtés de corail qui hérissent des fonds chaotiques (un
masque n’est pas un casque) !
Tout à coup, - une fois un instable équilibre natatoire
trouvé - CAPTAIN CAP découvre avec stupéfaction ce qui l’entoure : des
centaines d’êtres vivants de toutes les formes et couleurs imaginables, immobiles
ou se mouvant avec grâce dans les flots liquides, incroyable !
Comment la création peut-elle donner naissance à tant d’espèces
aussi baroques, bizarres, incongrues, inconcevables par le plus fou du
cerveau fou… et en plus vivants par tous les moyens possibles SOUS
L’EAU ?
CAPTAIN CAP prend conscience que le milieu marin salé se révèle comme plus
favorable à la prolifération de la création… est-ce pour cela qu’il la parcourt
plutôt que la terre ferme ?
Mais nulle prolifération, n'est parfaite... tout à coup surgissant des eaux troubles, deux requins de
bonne taille en maraude semblent très intéressés par ces 4 bébés-cétacés noirs crachant des bulles…
Cette façon qu’ont les requins de vous tourner autour en vous
regardant de travers ne revient pas à CAPTAIN CAP… surtout lorsque le
moniteur s’adressant à eux par gestes le désigne comme proie préférentielle ('les jeunes d’abord', mais comment les reconnaitre sans
sticker ?)… jusqu’à ce qu’ils aillent se faire voir ailleurs, ouf !
La plongée reprend son cours à une profondeur de 5 à 6 m autour du récif,
les centaines de créatures multicolores & multiformes plein les yeux… spectacle
inouï des miracles de la nature !
Mais la montre digitale maousse au bras du mono l’indique : il
est temps de remonter à la surface (geste « monter ») !
Petite pression sur le bouton rouge « gonfler
gilet » - sans remonter trop vite pour les oreilles – et voilà le canot
tout proche qui récupère matériels et plongeurs pour un retour 325 CV à son
appontement de bois.
« Alors, prêt pour passer le
Niveau 1 en 4 plongées jusqu’à 25 m au moins, beaucoup plus passionnant pour
voir les murs de requins qui nagent plus profonds ?! »
« Après ce baptême du fond, je
vais y réfléchir ! »
Bravo Bon Papa pour le baptêmes....
RépondreSupprimer