NOUVELLES 1/05/2025

ARCHIPEL DES MARQUISES SUD (1)

PAX accomplit son périple au sein de l’archipel des MARQUISES en découvrant ses îles du SUD-EST au NORD-OUEST soutenu dans ses sauts de puces par les alizés et ses houles d’EST.

CAPTAIN CAP tente de préserver quelques souvenirs alors qu’ils sont encore ‘chauds’, de la découverte – trop rapide - d’un des plus beaux archipels au monde.

 

ILE DE FATU-HIVA (7/04 au 11/04)

Atterrissage lundi 7/04 à l’aube au mouillage d’OMOA très exposé à la houle de SE. 

Décision d’aller mouiller au mouillage mythique tout proche de la Baie des Vierges devant HANAVAVAE pour trouver un mouillage sûr dans ce mouillage très visité.

Choc de la découverte de la nature et infinie gentillesse marquisiennes…

Anse de TAHAKAU vue de PAX
ANSE DE TAHAKAU (Baies des Vierges)

La Baie des Vierges est à la hauteur de sa réputation mondiale… époustouflante !

Aucun mot ni photo ne peuvent restituer les émotions ressenties, surtout après un long périple dans des lieux pas toujours attrayants – hormis le dépaysement -, c’est peu de le dire… et de longues traversées du Pacifique.

CAPTAIN CAP ressent que les marquisiens rencontrés sont à l’image de leur archipel : extraordinaires dans leur accueil, leur simplicité, leur écoute, leur curiosité, leur attention, leur aide… leur humanité.

Tout le monde du plus jeune au plus âgé vous souhaite spontanément et joyeusement KAOHA (bonjour), vous donne son prénom et vous demande le vôtre, vous tutoie et souhaite être tutoyé, vous questionne directement avec simplicité, s’intéresse à vous et vous propose son aide avec un naturel déconcertant !

Les verges de la Baie des Vierges

CAPTAIN CAP s’interroge : comment une telle humanité peut-elle encore exister dans un monde de guerre généralisée de tous contre tous, ceci dépasse l’entendement commun ?

D’autres rencontres de même inspiration sont déclenchées par le simple voisinage de mouillage, ainsi avec Christophe (ex. capitaine de la marine marchande) et Isabelle qui naviguent à la belle saison depuis 14 ans en Polynésie sur un GIBSEA usé par les ans…

Ils ont la gentillesse de nous guider dans les premiers pas aux marquises et surtout de partager avec nous le BOF de leurs mouillages préférés, accroissant les probabilités de grands waouh...

Chute à 1h de marche du village : se plonger dans l'eau douce et fraîche 
en abondance après 21 jours de mer salée...

A travers eux, nous rencontrons S…[1], femme énergique ayant travaillé 30 ans dans une boutique de mode à Paris en partant de rien, son mari René porté sur les ivresses multiples, son jeune fils sculpteur de tikis et sa belle-fille s’initiant à l’art des TAPAS (tissus en fibre d'écorce décorés de motifs marquisiens)…

S… est typique de l’extraordinaire énergie des marquisiennes, la plupart entrepreneures polyvalentes : fabricante de TAPAS, cultivatrice de son ‘jardin’ (tout pousse mais il faut planter et s’en occuper), marin-pêcheur, cuisinière de spécialités marquisiennes pour les équipages de passage, chef de famille élargie, membre de sa lignée et son village… et pas sa langue dans sa poche en privé comme en public !

VILLAGE D’OMOA

Nous allons dans leur canot à moteur en aluminium visiter OMOA un jour de tempête … ce qui nous permet d’acquérir enfin auprès du ‘magasin’ faisant office de banquier les précieux Francs Pacifique sans lesquels nous ne pouvons rien acheter !

Marche courbée contre les copieuses averses et les vents tourbillonnants ... jusqu'à ce que la crainte de recevoir une noix de coco sur la tête nous fasse rebrousser chemin jusqu'au village.

                                      

                                        Vision inhabituelle de la Baie des Vierges proche de l'Ecosse...

Vaste espace de rencontre couvert pour les multiples 'expositions' qui rythment les relations entre les îles - et ce jusqu'à PAPEETE - où se retrouvent périodiquement les nombreux artisans et cultivateurs marquisiens pour écouler leurs produits.

Le tout parsemé d'imposants TIKIS contemporains porteurs de symboles vitaux...

Lors du retour à HANAVAVAE, nous découvrons un mouillage quasi-désert :  le bateau de Christophe a dérapé de 35 m … heureusement vers le large (de nombreux autres ont dérapés sous les 50 nœuds de vent) … 

Et notre annexe tout juste gonflée avec son moteur HB HONDA 5CV neuf utilisé pour la première fois la veille s’est retournée durant plusieurs heures avant que les équipiers des voiliers voisins ne puissent la remettre à l’endroit…

S... martèle les fibres de l'écorce avec son marteau spécial 
frappant un support en bois dur (coup de main & longue patience...)

Heureusement, nous achetons à S.. et son fils de magnifiques TIKIS et TAPAS pour nos familles et amis … en découvrant sur place l’art de les fabriquer en contact direct avec leurs créateurs !

Une première escale ... décoiffante dans tous les sens du terme !

 

ILE DE TAHUATA (12/04 au 14/04)

L’ile de TAHUATA se situe à 45 milles environ au NNO de FATU HIVA.

PAX atterrit dans la baie de HANATEFAU, non loin du village d’HAPATONI sur la côte ouest.

BAIE DE HANATEFAU

Découverte au petit matin du 1° jour : une centaine de jeunes dauphins sillonnent en bande la baie en tous sens, jouent à sauter dans les airs en tournant trois fois sur eu-mêmes sur eux-mêmes, se poursuivent ou nagent nonchalamment … 

Le tout à portée de PMT ou de paddle, sans aucune frayeur envers les voiliers et les nageurs … et l’incroyable spectacle de ce terrain de jeux nautiques propres à éduquer les jeunes dauphins-tous-fous se renouvelle chaque matin sans pouvoir s’en lasser !

CAPTAIN CAP a l'impression d'être tombé d'une planète lointaine.

Aller attraper au vol un jeune dauphin bondissant !


VILLAGE D’HAPATONI

HAPATONI est un minuscule village où le temps semble être suspendu… les vestiges d’un imposant MARAE à plusieurs niveaux soutenus par de cyclopéens murs de galets de lave noire dominent une plage de front de mer de carte postale.

C… nous invite sous sa véranda à discuter le coup : il est sculpteur sur os, la spécialité de TAHUATA ; il nous fait goûter les excellents plats qui mijotent sur la cuisinière extérieure pour fêter dimanche (indescriptible !) … et nous repartons avec un régime de banane ‘chinoise’ (à dessert) qui durera 2 semaines !

Immense chagrin lié à la prise de connaissance d’une terrible tragédie familiale… (malheureusement, la 4G atteint également les villages les plus perdus des Marquises) !

Pourquoi de si terribles souffrances au milieu de ces mille beautés inépuisables ?

Les pirogues à balancier... dont certaines naviguent encore


 ILE DE HIVA-OA (15/04 au 19/04)

L’ile de HIVA-OA se situe à 15 milles environ au NNE de TAHUATA séparé par le canal du Bordelais traversé de forts courants d’est.

La remontée le long de l’ile de HIVA-OA révèle deux magnifiques mouillages d’eau turquoise bordés par des plages de sable fin… dans lesquels PAX ne fait pas halte !

La remontée du Canal du Bordelais au moteur face au vent, à la houle et la bruine d’EST laisse plus d’émotions fortes que la plus longue des traversées…

ANSE DE TAHAKAU (A)

Le mouillage de TAHAKAU se révèle encombré par de nombreux voiliers de toute type (mono/catas) et taille (petits / mégas), avec des vents & courants rendant les trajectoires d’évitement chaotiques, le tout sur des fonds peu avenants… 

Par contre, les lieux de visites sont multiples : tombe & Espace Jacques Brel profondément émouvant pour CAPTAIN CAP ; tombe & musée PAUL GAUGUIN comprenant la reconstitution de sa Maison du Jouir ; centre artisanal très riche animé par des marquisiennes passionnées …

Tombe de Paul Gauguin ... à quelques mètres de celle de 
Jacques Brel (à moins que ce soit l'inverse !)

Mais également, 1 distributeur de billets qui fonctionne sur 2 ; 2 magasins achalandés ; une belle plage où se baigner avec douche d'eau douce en sortie ; une gendarmerie – dont la permanence répond de PAPEETE ! – permettant de valider son autorisation d’entrée ; un chantier naval de mise au sec avec son shipchandler… 

Autant de bouteilles d'eau douce au milieu du désert !

ANSE DE HANATEAHI

CAPTAIN CAP se paie le plaisir d’une excursion en pickup TOYOTA HILUX à travers l’île permettant d’accéder – après moult virages plus que pentus ! - à la magnifique anse HANATEAHI (nord-ouest) où est mouillé un seul voilier, et pour cause compte tenu de sa protection réduite.

A quelque distance, la visite du site de PUAMAU permet de découvrir plusieurs statues de TIKIS géants… et de deviner les moults épisodes violentes de l’histoire mouvementée des îles Marquises.

Le plus grand TIKI des Marquises (2,1 m) sur le site de PAMAU

Sans négliger l’excellent déjeuner marquisien partagé avec un équipage ayant fait la traversée PANAMA / MARQUISES en 45 j… non sans souffrir de longs calmes plats !

Dans la foulée – profitant de la 4x4 de luxe - une visite du Centre cérémoniel d’UPEKE (sud-est) - comparable par sa taille à Olympie ou Delphes - rend tangible la puissance des royautés & noblesse, des pratiques cultuelles, des artisans & bardes, des passions guerrières marquisiennes...

ANSE DE TAHAKAU (B)

Toutes ces activités permettent de contempler la beauté saisissante de l’immense plage de sable d’ATUONA surplombée par le sommet à pic TEMETIIU (1266 m) noyé dans les nuages … le tout en affrontant les coups de boutoirs de ses rouleaux à surf !

PAX se soucie en même temps de se maintenir en bon état de marche : vidange et changement des filtres du moteur VOLVO D2-50 … sans polluer la cale d’huile et de gasoil ; et surtout, réparation du moteur HB VOLVO 5CV grâce à la ténacité et au savoir-faire de VIRY (électricien de son état !) – qui a également fait la vidange avec CAPTAIN CAP

Magnifique rade d'ATUONA... malheureusement 
non abritée de la houle... pour le bonheur des surfeurs

Opportunité d’échanger sur tout et rien de la vie pour nourrir une relation personnelle vitale pour les marquisiens (il ne me comptera que 2,5 h de travail pour chacun de ces chantiers qui ont duré de fait 4 h) et j’aurai plaisir de lui offrir une bouteille de bon vin !

Sachant que les aller-retour ‘sportifs’ le long du bout de quai encombrés d’annexes où monte et descend une houle constante se font en kayak GUMOTEX … le tout est de savoir y monter et en descendre sans chavirer, charges diverses comprises !

 

SYNTHESE

CAPTAIN CAP est saisi par le sentiment d’atteindre ‘L’Autre Monde’ dont il rêvait enfant à la lecture des récits des tourdumondistes offerts par son Grand-Père à son âme avide de lopintains … 

Les TOYOTA HILUX 4X4, la POSTE peinte en jaune, la Gendarmerie drapeau au vent, le Centre de Santé ... et la 4G en plus (l’importation d’antennes STARLINK est interdite en Polynésie) …

L'église de ATUAONA, proche des écoles religieuse Sainte Marie, 
une institution aux Marquises

Mais toujours l’Eglise en bonne place magnifiquement ornée et entretenue - sans oublier ses multiples concurrentes (Adventistes, Témoins de Jéhovah…)-  et l’école primaire de 2 classes pour 35 élèves au milieu des massifs fleuris de TIARE… , le tout parsemé de PAE-PAE plus ou moins en ruines rappelant les grandeurs - et souffrances - passées.

Il en faut peu à CAPTAIN CAP pour se sentir ‘ailleurs’…


La fleur du TIARE, symbole des Marquises




[1] CAPTAIN CAP est affligé d’une tare indéfectible :  il ne parvient pas à conserver la mémoire des noms… plus encore lorsque les personnes ont des noms aux consonnances ‘non-françaises’… sachant que les marquisiens utilisent 2 prénoms, l’un en français et l’autre en polynésien…

Commentaires

  1. C’est génial de lire ton émerveillement et la satisfaction de trouver ce dont tu rêvais et que tout ceci soit bien à la hauteur de tes espérances et rêves si longtemps refoulés.

    Oui la gentillesse et la bonté naturelle et spontanée existent encore, mais il faut aller la chercher loin … et je saisi cette occasion pour soumettre enfin au chantre du marketing et de la nécessité du capitalisme au devenir & bien être de l’humanité cette réflexion qui me taraude depuis si longtemps :
    à l’épreuve de l’expérience et de l’Histoire, ne peut on affirmer que la bonté de l’humain est inversement proportionnelle à son adoption du capitalisme, de ses règles et des cupidités en tous genres qu’il fait naître / exhacerbe, et le nourrissent ?
    Les marquisiens (largement à l’abri du capitalisme … comme les Galápagos l’ont été de l’évolution du monde) et leur gentillesse qui a traversé les siècles inchangés ne sont ils pas un modèle plus souhaitable et plus durable ? n’ont ils pas plus d’avenir que l’homme capitalisé, si tant est que le premier parvienne à survivre aux agressions du dernier ?
    Les marquisiens et leur culture accueillante que nous avons perdue ne sont pas ils pas un défi au Capitalisme séculaire et à sa Vérité ?
    bref, est ce que mon master AMI était il un bon investissement sur la Vie ?? 🤣🤣 (oui … un moyen, et non un but)

    Profite bien cher Philippe de cet émerveillement qui lui n’a pas de Prix ! (je t’envie 😉….)

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