NOUVELLES LUNDI 12 MAI 2025
ARCHIPEL
DES TUAMOTU / ATOLL DE AHE
PAX est mouillé depuis ce matin 10h
devant le village de TENUKUPARA au sud de l’atoll de AHE appartenant
aux groupe des îles Saint Georges, lui-même situé au nord-est de l’archipel
des TUAMOTU.
CAPTAIN CAP relève que la courte traversée de 500 MILLES (et 4 jours) entre TAIOHOAE, capitale des MARQUISES sur l’île de NUKU-HIVA et l’atoll de AHE n’a pas toujours été une partie de plaisir…
Le départ – comme de multiples précédents – s’est fait sous un ciel gris et bas dispensant abondement pluies, orages et grains, le tout dans une houle croisée quelque peu chaotique.
Les marquises sous la pluie, la Bretagne en plus chaud !
D’où quelques
situations-limites lorsque PAX s’enfuit en pleine nuit noire presque
tout-dessus – GV / Artimon / Génois pour le coup enroulé – devant un grain de
40 nœuds provoquant - sous la poussée conjointe des vagues de travers arrière et
de la GV sans prise de ris - de violents départs au lof…
Voilà la
lisse tribord sous l’eau verte courant à gros bouillons tout le long du passavant
en emportant tout sur son passage (l’écoute de génois qui traîne à l’arrière quelque
temps) … alors que CAPTAIN CAP a souvent juré que mettre la lisse d’un
AMEL/ SHARKI sous l’eau relevait de l’utopie fumeuse…
Pire affront
pour le CAPTAIN CAP : une vague perverse heurtant la coque sur le
travers arrière-bâbord est parvenue à faire la culbute au-dessus du franc-bord ;
puis traverser le cockpit en diagonale en évitant la casquette de protection ;
passer par le capot et la porte de descente malencontreusement largement ouvertes ;
éviter la table à cartes sur sa droite (fort heureusement pour les appareils
électroniques et les jeux de cartes !) ; … pour inonder à grands seaux d'eau glacée la
couchette de quart du carré -draps, oreillers et matelas - CAPTAIN CAP
cherchant à somnoler compris !
Rien de plus irritant pour CAPTAIN CAP que d’essorer vaille que vaille une paire de draps dégoulinants d’eau de mer en pleine nuit… alors que PAX roule violemment de droite et de gauche faisant valser tout ce qui se trouve libre de quelque mouvement !
Heureusement,
ces fraîches conditions de navigation - non vraiment prévues dans son intensité
par les logiciels de prévisions météo utilisés - s’atténue après 2 jours de ce
régime … bien qu’elles fassent progresser PAX à bonne vitesse compte tenu de l'âge de ses membrures (150M les
premiers 24h).
Histoire de
garder son quant à soi, le ciel va rester uniformément gris durant les 2 jours suivants, sans un rayon de soleil mais plutôt plusieurs grains orageux avec tonnerre et
éclairs … et heureusement, le vent d’EST SUD EST soutenu de 15 à 20 nœuds
par 120° prévu pour maintenir une moyenne satisfaisante.
Or CAPTAIN
CAP ne cherche pas exclusivement la vitesse sur cette traversée compte tenu
des heures d’entrée potentielles par les étroites passes donnant accès aux lagons
des atolls … heures d’entrée déterminées par les mouvements des marées !
Outre le fait que PAX est revenu à une configuration de voiles habituelle (Génois + Artimon + Voile d’étai, la GV étant affalée) plus maniable en solo, CAPTAIN CAP tente de réduire sa vitesse dans la dernière journée en prenant plusieurs tours au Génois afin de parvenir devant la passe de AHE si possible au plus près de lundi matin.
Mais l’ETA (Estimated
Time Arrival) – calculé
et recalculé en vain, les conditions de vent changeant sans arrêt comme un fait
exprès - fait atterrir PAX en pleine nuit…
Bénédiction des
dieux, la dernière nuit de dimanche à lundi correspond parfaitement à celle
attendue pour atterrir sur un atoll : ciel clair, pleine lune, houle
réduite, vent modéré… mille mercis aux dieux du ciel, du vent et de la mer !
Conditions
idéales d’autant plus vitales qu’il s’agit pour CAPTAIN CAP de son premier
atterrissage sur un atoll, tant rêvé et redouté en même temps…
PAX se met vers minuit à la ‘cape bricolée’
en dérivant à 1 nœuds sous le vent de la passe de AHE, jusqu’au lever du
soleil… en résistant à la tentation dangereuse de tenter de franchir la passe de
nuit !
Quant à savoir à quelle heure franchir la passe, CAPTAIN CAP est dubitatif : NAVIONICS donne l’étale de Basse Mer à 10h47… alors que GARMIN la prévoit à 8h30 et WINDY à 8h42… sans oublier que l’heure des TUAMOTU a 30 minutes de moins qu’aux MARQUISES !!!
Sachant que
certains préfèrent prendre les passes à marées montantes… ce qui n’est
pas le cas de CAPTAIN CAP qui souhaite si possible aller à contrecourant
afin de ne pas laisser PAX être emporté comme un fétu de paille par le flot… (ça se discute, il ne faut jamais dire « passe je ne boirai jamais de ton flot » !).
Quoi qu’il
en soit, en avance sur les horaires de l’étale de basse mer, PAX met le cap
sur la passe tous chevaux-moteur débridés, ses deux écrans de navigation allumés
et tous les sens en alerte légèrement plus tôt que prévu … et parvient en luttant
contre le fort courant sortant à accéder au lagon en eaux plus calmes !!!
Quelques 5
milles plus loin suivants le chenal tracé au milieu du lagon conduisent au sud
de l’atoll d’AHE où se situent le village…
mais non toutes les habitations et habitants, les nombreux MOTUS entourant
le lagon apparaissant habités (v. Google Earth).
CAPTAIN CAP affronte l’épreuve qu’il apprécie le moins, trouver un bon mouillage pour PAX… défi multiplié dans les atolls par la multiplicité des « patates de corail » toutes dressées telles des colonnes sculptées surgies des fonds sablonneux, ici et là sans logique aucune.
L’ancre
reposant par 10m de fond de sable après moult hésitations entre SONAR, vues et pif,
PAX doute que son mouillage au plus près du village de TENUKUPARA
soit des meilleurs comptes tenus des multiples patates qui – après un rapide
PMT - l’entourent sur le côté, devant et derrière… dont le récif très près sur
son arrière … le tout dépendant des vents !
Bref, l’aventure continue !
N.B. : CAPTAIN CAP ose formuler la question : pourquoi les autorités locales ne posent-elles pas quelques corps morts réservés aux bateaux de passage sécurisant leur mouillage moyennant une modeste indemnité ? (peut-être parce qu’ils ne se posent pas la question d’où savoir mouiller pour leurs propres embarcations... ou ne souhaitent pas la présence d'autres bateaux ?). PS : et pourquoi ne pas utiliser provisoirement les quais inutilisés lorsqu'il n'y a pas de houle ?
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