CHRONIQUE 58 SUSPENS ANNEXE (1)
Il en est
des croisières comme de toutes choses : les plus beaux moments peuvent
être gâchées par des détails matériels initialement annexes.
CAPTAIN
CAP reconnaît qu’il
est fâché avec les annexes depuis fort longtemps ; et les annexes
le lui rendent bien !
Le lieu
n’est pas de rendre compte des multiples et lointains traum-annexes endurés
par CAPTAIN CAP depuis ses premiers sillages en eau salée.
Certains se
font une joie sans limite - à peine l’ancre mouillée à la va-vite - de jeter
leur annexe à l’eau, de l’armer du moins que le strict minimum, pour s’élancer
dare-dare tous gaz dehors vers le rivage, quel qu’il soit, proche ou lointain,
avenant ou ingrat…. vrooouuuum !
CAPTAIN
CAP a l’impression
que tel serait l’UNIQUE BUT de leur mouillage : retrouver le plancher
des vaches aussitôt que possible, poussés par l’angoisse d’être consignés à
bord dévorés par l’ennui, la soif et la faim...
A moins que
ce soit pour exhiber leur annexe comme signe extérieur de croisiériste
averti selon mille critères subtils : sa marque – HIGHFIELD, 3D ou rien- ;
sa taille – minuscule ou démesurée - ; sa forme – fond rigide ou plat - ;
sa motorisation - vrombissante ou cachectique - ; son état – flambant
neuve ou rapetassé sous toutes les coutures…
Sans oublier
l’art d’en faire usage – debout dressé vers la proue, gaz adonf, viril et conquérant ; recroquevillé sur la poignée d’un moteur HB crachotant, doux et
pacifiée !
CAPTAIN
CAP est saisi par
des réticences toutes contraires : tout plutôt que la corvée
d’annexe !
Comment
expliquer cette incompatibilité annexe congénitale ?
Pour faire
bref, TOUTES les annexes de CAPTAIN CAP ont le mauvais goût d’être irrémédiablement
à la fois trop petites et trop grandes, et dans les deux occurrences inévitablement
trop lourdes et encombrantes (comment font les autres ?)
Intervient
alors l’opération de tous les dangers de mise en
place de l’inévitable moteur Hors-Bord, toujours trop lourd et
encombrant, sinon insuffisamment puissant et autonome.
L’annexe rue
telle un mustang texan sur les clapots déchaînés contre les élancements
arrière, malgré moults amarres et pare-battages pour contenir ses sauts de
cabri.
Il s’agit
d’une main de tirer sur le palan à deux brins soulevant le moteur HB (25 kg) de
sa plaque de fixation sur le balcon arrière … tout en le guidant
ensuite dans sa course afin de maîtriser ses dangereuses oscillations une fois
ballant…
Puis dans un
mouvement maîtrisé de sauter dans l’annexe instable et bondissante … toujours sans lâcher le brin du palan retenant
le moteur jouant au pendule fou dans les airs, et ce malgré son taquet coinceur
(on ne sait jamais s’il lâchait soudain !)
Une fois une
position assise plus ou moins assurée sur l’étroit banc de l’annexe, de larguer
avec d’infinies précautions le brin du palan afin de faire descendre le
moteur - en guidant au moins mal sa course inclinée - au plus près de la chaise-moteur située
tout à l’arrière de l’annexe (donc pas forcément en aplomb du palan) !
Avec un
ouf ! de soulagement lorsque que le moteur se trouve enfin fortement
assuré sur sa chaise tel un nouveau miracle du génie des annexes !
Une fois l’annexe
parée pour quelques rares allers-retours plus ou moins sans histoires – caprices
des démarrages-moteur, amarrage sur de mauvais pontons encombrés d’autres
annexes, retour face au clapot projetant son écume, sécurisation relative au
bout de son amarre pour la nuit -, CAPTAIN CAP épargne aux patients lecteurs le
détail des opérations inverses non-annexes…
Enlèvement du moteur HB …
Amarrage instable de l’annexe, fixation du
mousqueton du palan à 2 brins sur le harnais entourant le moteur HB – toujours
susceptible de lâcher brusquement ! ; désolidarisation du moteur HB
de sa chaise -moteur (moment crucial !) ; hissage du moteur en tirant
sur le brin du palan tout en prenant garde de ne pas être heurté par le moteur
oscillant de tous côtés ; remontée à bord sans lâcher son brin pour mise
en place du moteur sur son support de fixation… ouf, nouveau miracle !
Hissage de l’annexe à bord ...
Dégoulinantes d’eau salée et emplies de sable et
autres résidus terrestres - à coups de hisse ho ! - aidé par
une drisse indocile dans une main, l’autre pour guider le lourd canot vers
un espace trop contraint pour l’accueillir entière – afin de procéder aux
opérations initiales inverses : dégonflage, roulage, manutention,
rangement, saisie…
CAPTAIN CAP précise qu’à rebours de nombre de voiliers contemporains à l’arrière mégagissime – leur poupe correspond à leur bau maximum - PAX dispose d’un arrière trop étroit pour faciliter la mise de son annexe sur bossoirs (outre la prise au vent !)
... et son portique arrière ne bénéficie pas d’un winch manuel ou électrique pour hisser et mettre à l’eau sans coup férir la lourde charge d’une annexe conservant son lourd moteur HB.
PAX – comme toutes les plus belles
filles – ne peut donner que ce qu’elle a !
S’il n’y
avait que ces incompatibilités annexes !
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