CHRONIQUE 64 ALLO DIEU?!

CAPTAIN CAP est seul maître à bord de PAX... après DIEU !

Qu’en est-il à terre – non de CAPTAIN CAP ! – mais de DIEU ?

Des Marquises aux Iles-Sous-le-Vent, en passant par les Tuamotu et les Iles-Au-Vent (sans oublier les Australes et les Gambier non visitées), parcourir le moindre hameau perdu au milieu de nulle part à portée de canot, revient à découvrir a minima trois lieux consacrés à DIEU.

CAPTAIN CAP relève que tous ces lieux sont dédiés au même DIEU Chrétien ; qu’il se rattache à l’Eglise catholique ou aux églises protestantes issues de la LONDON MISSIONARY SOCIETY (LMS) ; elles-mêmes challengées par l’Eglise Adventiste du 7°jour (américaine), sinon l’Eglise des Saints des Derniers Jours (mormons) et alii..

Une église... non un temple protestant EEPF manifestant l'ancienneté 
et l'enracinement de la LMS dans les Iles-Sous-Le-Vent telle MAUPITI

Dès la découverte des archipels polynésiens par les anglais (WALLIS, 1767 ; COOK, 1769), la LONDON MISSIONARY SOCIETY envoie ses pasteurs avec leur famille convertir les polynésiens.

Le 5 mars 1797, date du 1° débarquement des missionnaires de la LMS sur le navire THE DUFF à MATAIVA (TAHITI), est célébré chaque année par un jour férié officiel en Polynésie.

Conformément à leurs pratiques d’indigénisation, nombre de pasteurs sont rapidement hawaïens, puis tahitiens ou autres, bénéficiant des considérables ressources de l’organisation (réseaux, navires, centres de formation, logement, traitement, famille...).

Encore plus déterminant, la Bible est traduite en langue polynésienne par le missionnaire protestant Henry NOTT dès 1831 grâce à son mariage avec une tahitienne de la famille royale POMARE... ce qui signifie que dès cette date, les polynésiens ont accès aux textes sacrés et pratiquent leur culte dans leur propre langue... ce qui a permis la survie de la langue polynésienne ![1]

Il n'est pas un lieu de culte - ici catholique - qui ne mette en avant la BIBLE POLYNESIENNE 
... chaque confession disposant de sa propre traduction !

En réponse à cette concurrence spirituelle de conquêtes des âmes, le Pape LEON XII confie en 1827 à la Congrégation des Sacrés-Cœur de Jésus et Marie (dite de PICPUS) - rattachée à la Société de Marie (dites Maristes dont le siège est à Lyon) - , la mission d’évangéliser les MARQUISES et les GAMBIER, archipels encore peu touchés par les missions protestantes.

C’est la tentative avortée du Pasteur méthodiste George PRITCHARD – anticatholique viscéral, conseiller de la Reine POMARE IV -, de faire de TAHITI un protectorat britannique qui entraîne sa conquête définitive par la France en 1843/1847 sous le règne du Roi Louis-Philippe.... ce qui conduit à expulser les missions protestantes britanniques pour les remplacer par la Société des Missions évangéliques de Paris (1863).

Cet environnement concurrentiel religieux contribue depuis plus de 200 ans à entretenir une intense vie spirituelle au cœur de chaque île, hameaux, famille, personne...

La pratique d'enterrer les morts de la famille devant leurs maisons du côté de la route 
contribue (peut-être ?) à entretenir une relation spirituelle avec l'Au-delà 

Selon les statistiques officielles, 38% des polynésiens se déclarent Catholiques – dont ¼ se reconnaissent dans le Renouveau charismatique ; 38% se rattachent à l’Eglise évangélique de Polynésie Française (EEPF descendant de la LMS) ; elle-même fortement concurrencée par l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers jours (6,5%), les Adventistes (5,8% dénommé les petania (Pitcairn), la Communauté du Christ surnommé sanito (3,6%), etc.

D’où le fait que le Dimanche est un JOUR SACRE dans toute la Polynésie, toutes confessions confondues ... chacun ayant à cœur de chanter mieux et plus fort que l'autre !

CAPTAIN CAP ne manque jamais de rendre visite à l’Eglise catholique des villages auprès desquels PAX jette son ancre, et ce pour plusieurs raisons :

L'église de BORA BORA dont la verrière 
au dessus du chœur est illuminée par la lumière de l'Est 

Les Eglises catholiques sont les bâtiments les plus remarquables signalant les hameaux (leur clocher élevé sert d’amer en mer) ; leur architecture audacieuse marque l’espace symbolique extérieur ; elles sont toujours ouvertes à toute personne qui souhaite s’y recueillir en vertu de leur ‘catholicité’ (signifiant «UNIVERSEL ») ; leur espace intérieur tournée vers le chœur rend visible le sacré ; leur statuaire expressive touche les âmes ; leur riche mobilier de bois sculpté soutient chaque fonction cultuelle (autel, chaire, tabernacle...) ; sans oublier les magnifiques décorations iconographiques et florales... le tout de style typiquement polynésien [2].

 Auprès des Eglises catholiques, les multiples édifices flambants neuf des ADVENTISTES DU 7°JOUR (par exemple) manifestent un dénuement fonctionnel digne de l’open space d’un Big Four (non ouvert au public puisqu’il s’agit d’un espace privé au sein duquel est interdit toute image pieuse en vertu du 2° commandement).

Une reconstitution de la grotte de LOURDES de l'église SAINTE BERNADETTE (SOUBIROUS) 
de MAUPITI (la personne rencontrée a déjà réalisé 5 pèlerinages à Lourdes sans compter les autres !)

Chaque sensibilité religieuse peut ainsi trouver réponse à ses attentes spirituelles : l’Eglise catholique créé des Saints & Pèlerinages depuis 2000 ans pour les multitudes ; là où les confessions protestantes investissent dans les Sciences & Business depuis 500 ans pour les élus.

La religiosité polynésienne n’est pas un vain mot ; pas un échange entre personne (en particulier aux Marquises) où l’interlocuteur n’évoque très rapidement sa foi profonde – et sa confession -, en respectant la quête spirituelle de l’autre.

CAPTAIN CAP l’avoue avec humilité :  tout au long de son infini périple solitaire, chaque moment de recueillement dans une Eglise catholique polynésienne – de la plus modeste à la plus vaste - nourrit son âme assoiffée d’Esprit.

Sachant que la présence de multiples temples protestants – le plus souvent tout proche de l’Eglise catholique (et inversement selon les lieux) - manifeste une quête partagée de Salut spirituel.

Merci aux polynésiens de se nourrir chaque jour de la Grâce divine, quelle que soit leur confession ![3]

 

Le Christ en croix de l'Eglise de BORA BORA dont les traits sont polynésiens 
comme presque tous les crucifix le représentant en Polynésie



[1] Les fidèles catholiques européens attendront VATICAN 2 (1962) pour entendre la messe dans leur langue vernaculaire, et non plus en latin ‘universel ‘... Sachant que le Protectorat français interdit le tahitien dans les écoles primaires polynésiennes dès 1857 !

[2] Un livre entier de photographies ne suffirait pas à restituer la beauté particulière des Eglises catholiques polynésiennes.

[3] CAPTAIN CAP est conscient du caractère parcellaire de ses perceptions, en particulier dans les îles économiquement riches telles TAHITI, MAMMON semble plus régner que le Dieu des îles lointaines (quel dieu peut-il lutter face à un Hypermarché CARREFOUR ?)

Commentaires

  1. Très intéressant, et quel impact dans les comportements des gens tel niveaux de croyance?

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    1. De plus, as tu il des différences entre catholiques et protestants ?

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    2. Je n'ai pas eu l'opportunité de percevoir ces différences (famille, travail, valeurs, comportements..). Mais je pense que cette intense "concurrence religieuse" 'harmonise' les comportements vers 'le haut'... même si l'influence des pasteurs / prêtres n'est toute puissante comme au 19° siècle. Force est de constater que les missionnaires - quelles que soient leurs confessions - ont été le facteur civilisationnel majeur de la Polynésie. Malgré sans doute une désafiliation rampante aujourd'hui, je crois personne n'oserait revendiquer la disparition des pratiques religieuses comme LE Progrès en soi (comme en France). Ces croyances & pratiques religieuses devraient être encore plus marquées au Tonga & Fidji (les touristes en sont avertis en permanence !).

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